#8h48 Nous sommes encore au lit, je laisse dormir Nat ça fait trèèèèèèès longtemps que l'on n'a pas fait de grasse mat'.
Malgré la chambre pas très avenante et pas très nette, j'ai bien dormi ; le bateau ne bouge pas trop.
La mer est calme.
J'ai hâte de découvrir cette nouvelle île
Arrivée moelleuse & ensoleillée en Sicile
« Terre en vue » …
Après plus de 18 heures passées en pleine mer, nous apercevons enfin une petite partie de la côte ouest Sicilienne.

Nous arrivons à Trapani après une nuit sans lune sur une mer moelleuse. La matinée à bord a été tout aussi douce… la lenteur du bateau, les bleus soutenus de la grande bleue et du ciel sont apaisants, et les côtes s’approchent tranquillement. Le bateau glisse dans le chenal qui mène au port, à quelques encablures du centre-ville. Nous découvrons la ville du haut du pont… les toits, les dômes, les clochers des églises et les façade brunes, blanches, parfois colorées défilent au ralenti comme dans un travelling contemplatif de cinéma. Il est 13h, l’air est chaud et la brise marine.
Trapani la belle secrète
Nous débarquons vers 13h30 et posons les roues de Josy sur la terre ferme de Sicile.
On n’a pas vraiment réfléchi à ce que nous allions faire. On prévoyait directement d’aller manger un couscous à San Vito lo Capo à 40 kilomètres d’ici. Mais Fab a la bonne idée d’aller se renseigner sur les horaires des bateaux pour les îles Egades (où l’on prévoit d’aller en fin du parcours) et qui partent justement du port de Trapani. Direction le « centre-ville » à moins de un kilomètre. On suit une très grande avenue, c’est très très calme ; il n’y a quasiment personne… et c’est plutôt rassurant et de bon augure pour Nat qui s’inquiétait tant de la circulation et de la conduite des siciliens. Il est 14h. C’est l’heure chaude de la journée et c’est la pause déjeuner. On trouve le guichet vers les île Egades qui vient juste de fermer. Pas de bol mais d’un côté c’est parfait ! On a faim. Il est trop tard pour monter à San Vito. Il fait beau. C’est le début des vacances. On va profiter de la ville en attendant la réouverture du guichet à 16h ; et finalement on passe trois belles heures dans cette ville.
On laisse Josy garée devant les grands bâtiments aux coupoles vertes recouvertes de céramique qui font face à l’entrée du port et nous partons découvrir la ville à pied.

Premier couscous
Nous nous laissons embarquer dans cette cité portuaire au charme discret, doux et insoupçonné. Le centre piétonnier aux rues étroites est presque toujours à l’ombre ; il nous suffit de faire quelques pas pour dénicher, au hasard et à l’odeur, un tout petit resto où nous dégustons un savoureux couscous au poisson, la spécialité locale.

Nous sommes en Sicile depuis quelques heures et notre « programme » initial est déjà chamboulé et c’est ce que nous aimons. Nous prenons le temps sur cette sympathique petite terrasse du A’Nassa. C’est tranquille. Nous sommes dans une étroite petite rue piétonne ; 4 ou 5 tables mange-debout y sont disposés. Installés l’un en face de l’autre, nous avons pourtant tous les 2 vue sur la mer ; la petite rue débouche à chacune de ses extrémités sur un bout de méditerranée, côté port au Sud, pleine mer au Nord. Le couscous est délicieux : de la semoule un peu épaisse, de la friture de poulpe et un somptueux bouillon de poisson, c’est bon, simple, efficace.
Les 2 serveuses sont très accueillantes et patientes avec nous. Nous réussissons à communiquer en balançant quelques mots mélangés d’espagnol, d’anglais, de français et d’italien. Nous avons un peu honte mais elles sont très compréhensives et souriantes.
Cette petite pause était parfaite. Une très belle entrée dans la vie sicilienne et un beau début de vacances. Ça y est. Nous sommes loin de la France et ça c’est bon !
On décide de pousser un peu plus en faisant le tour du quartier ; Nat aimerait aller voir ce qui se cache derrière cette arche et voir la mer de l’autre côté.

Une promenade longe le bord de mer, pas de route ici, les façade pas très fraîches donnent directement sur l’eau bleue ; la plage est envahie par les algues marines, un vieux du coin répare son vieux bateau, le clapotis nous invite à aller plus loin…jusqu’au petit fort qu’il y a à la pointe, c’est calme et c’est beau, ça sent vraiment « l’ailleurs »

Nous aimons beaucoup ce que dégage cette petite ville et aimerions y rester un peu plus longtemps. Mais on ne veut pas trop s’attarder, car nous avons un peu de route jusqu’à San Vito lo Capo et le CouscousFest que nous attendons avec impatience ! Il faut que nous allions un peu repérer l’endroit où nous allons dormir ce soir. Fab a trouvé sur l’application #Park4Night un coin de l’autre côté de San Vito lo Capo. Il faut que l’on aille voir avant la nuit.
Nous savons que l’on va revenir à Trapani dans 15 jours pour prendre le bateau du retour. On prendra le temps de mieux la visiter à ce moment là.
On retourne à Josy en se perdant dans les petites ruelles du quartier, le linge pend aux fenêtre, l’heure de la sieste tire à sa fin.
Premiers kilomètres.... sur les routes de Sicile
Nous prenons la direction du Nord par la route côtière. Malgré leur mauvaise réputation, les siciliens ne roulent pas trop mal… certains un peu lentement et d’autres un peu vite mais ce n’est pas du tout l’anarchie annoncée. La route en elle-même n’est pas en super état mais ça va plutôt bien, le paysage côtier défile, le sol est sec, la végétation est basse et aride mais des touches vertes parsèment les collines qui plongent dans l’eau tumultueuse, bref c’est beau !

On ne peut s’empêcher de faire une petite halte sur la route, attirés par ce paysage brûlé nous rappelant Madagascar avec ses brûlis.

On prend une mini piste sur la gauche qui amène à un grand parking de terre battue rouge de la plage Santa Margherita.
On ne comprend pas si il est payant ou non. Il y a un guichet et une barrière qui ferme la route et sur le parking un parcmètre. Nous voulons juste voir à quoi ressemble cette plage. On veut vite faire l’aller-retour. Il doit y avoir 300 à 400 mètre à faire à pied. On passe la barrière et un petit train surgit de nul part, il est vide ; le vieux conducteur nous fait signe de vite monter. On s’exécute. Il nous dépose 3 minutes plus tard sur la plage en contrebas et il poursuit sa route on ne sait trop où ; sans doute d’autres plages se cachent plus loin. Il y a un peu de monde sous les parasols et dans l’eau… ce n’est pas la cohue mais ça amène une ambiance très estivale, exactement ce qu’il nous faut. Nous sommes samedi c’est le week-end. On remonte au parking à pied, nous n’avons pas revu le petit train passer dans l’autre sens.
Nous sommes à quelques kilomètres au sud de San Vito. On doit traverser la ville pour rejoindre le spot tout au nord que Fab a repéré pour la nuit. Les voitures commencent à affluer car c’est le dernier soir du festival et les places sont bien occupées. On ne pensait pas que ce serait si grand. Des routes sont fermées. C’est un peu le bazar. Le spot est excentré et situé à un ou deux kilomètres de l’autre côté de la ville qui est un « cul de sac ». Nous sommes surpris par le paysage « austère », sec, épineux et la terre rouge latérite qui nous rappellent encore une fois le Sud de Madagascar surtout avec le troupeau de zébus que l’on croise, ou du moins des « petites » vaches noires qui ressemblent davantage à des taureaux de Camargue.
C’est un peu surréaliste cet endroit désertique en bord de Méditerranée. Malgré tout, le site ne nous plaît pas. C’est en plein vent et la petite plage indiquée est encore loin et le terrain n’est vraiment pas terrible surtout si nous devons arriver de nuit. On verra pour le dodo plus tard, on retournera sans doute à la plage du petit train où l’on vient de s’arrêter. La barrière sera ouverte à partir de 20h30, on pourra se poser au bord de l’eau.

Couscous Fest
Nous l’avions tant attendu …. nous y voilà et en plus on a de la chance, on trouve une place de suite pour se garer.
On s’engage sur le petit chemin en traverse de bois sur la plage ; le sable est fin et au bout de quelques centaines de mètres, nous sommes devant la pancarte annonçant le festival. Le slogan est purement génial :
"Make couscous not Walls"
Nous arrivons donc en fin d’après-midi à la 22ème édition du fameux Couscous Fest, le championnat du monde de couscous. Rendez-vous incontournable des événements siciliens de la fin d’année. Cet évènement rassemble les meilleurs couscous de la Méditerranée (et sans doute du monde). 30 recettes à déguster à travers la ville, des concerts, des masterclass, des stands de partout, des bars, la fête, et un slogan magique «Make couscous, Not walls !». Bon, nous, on est surtout venu pour les couscous !
Nous ne sommes pas vraiment préparés à ça. Même si l’ambiance est bon-enfant, il y a beaucoup de monde, la musique est forte, et c’est un peu bondé, un peu difficile pour nous qui aspirions peut être à un peu plus de « tranquillité ».
À la façon des Estivales, on achète 2 tickets qui donnent droit à 2 couscous au choix et 2 boissons ; et on prend tout de même le temps de flâner dans ce drôle de mélange… plage, parasols, ruelles pavées, façades blanches & tentes berbères avec en toile de fond ces magnifiques pics rocheux sur lesquels la lumière de fin de journée vient faire jouer ses nuances.


Il y a 6 « emplacements », des « Case del couscous » (Maisons du couscous), qui ont été installées dans toute la ville. Nous nous rendons sous la tente « Casa del couscous Al Waha » où de grosse marmites/tajines sont alignées… mmmmmhhhhhh… ça sent bon et on se régale avec les yeux. Des petites « démo » de préparation de la semoule font le bonheur des touristes en mal de photos typiques.

Tout semble bon. Derrière chaque « marmite » est affichée le nom et la composition du couscous. Ici, la semoule, contrairement à celle de ce midi à Trapani, ressemble davantage à une semoule marocaine. Le choix va être dur. On va se poser sur un petit muret face à la mer pour essayer de décoder les recettes à l’aide du petit guide de conversation en italien du Lonely Planet. « Fab ça veut dire quoi Melanzane? » « aubergine » ok « et Fab ça veut dire quoi Zucca? » « Citrouille » « Et Fab ça veut dire quoi Peperoni? » « poivrons » « Et Fab……«
On voit bien que l’on est français ! On « apprendra » l’italien grâce à sa cuisine !
Dans la soirée, c’est à la « Casa del couscous Dal Mondo » que l’on déguste un délicieux couscous sénégalais pour Nat et marocain pour Fab.

Le plus compliqué aura été de choisir parmi tous les coucous aux ingrédients alléchants.
Nous rejoignons Josy après une petite promenade digestive que l’on accompagne d’une glace italienne ; il est à peine 21h30 mais on est cuit… on laisse la fiesta à d’autres et on prend la route de nuit.
Petite surprise en arrivant au combi vw… un petit papier a été glissé sous l’essuie-glace… une petite amende nous attend, stationnement non payé, on avait même pas vu que c’était payant ! Il va falloir être un peu plus attentif, le ticket semblerait dire de venir payer le lendemain au commissariat du coin… on ne comprend pas vraiment l’italien et puis demain on ne sera plus là !
Nous hallucinons sur le trafic de la toute petite route qui nous ramène à la plage Santa Margharita. Malgré la nuit tombée, depuis un bon petit moment, dans l’autre sens, il y a des kilomètres de bouchons pour pouvoir rentrer à San Capo lo Vito. Ce Couscous Fest’ est vraiment un évènement !!!
Première nuit en terre sicilienne
La barrière est ouverte comme prévue. Nous nous installons pour notre première nuit en Sicile à la Baia Santa Margherita, après quelques balbutiement de repérage. Pas toujours facile de trouver le bon spot à la nuit tombée surtout que ce soir il n’y a pas du tout de lune et donc même pas un minimum de lumière qui pourrait nous « éclairer » grossièrement le temps de voir notre environnement. On préfère largement arriver avant la nuit histoire de s’imprégner du spot. On se « rabat » finalement sur un petit parking goudronné un peu plus haut par rapport à la mer mais isolé et assez loin de la route pour que l’on ne l’entende pas… le bruit des vagues arrive jusqu’à nos oreilles et c’est super !!! On retrouve très vite nos vieux réflexes… mettre à niveau le combi pour pouvoir bien dormir à plat. On s’endort fatigué et content après un brossage des dents à la belle étoile, signe que les vacances commencent vraiment.
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