Mercredi 02 octobre 2019
P'tit déj en terrasse et intendance
Ce matin nous nous réveillons encore au bord de l’eau. Il est 7h… et tout est très calme. Fab va chercher touuuut en haut du camping, les pains au chocolat que nous avons réservé la veille et on s’installe pour un p’tit déj tranquille sur « notre » terrasse 4 étoiles qui surplombe la mer… bon il y a quand même ce grillage qui gâche un peu le tableau !
Aujourd’hui, c’est roadtrip et journée « sur la route ». Avant le départ, on profite de cette escale au camping pour compléter le réservoir d’eau, faire un bon nettoyage et vider les toilettes. Nous allons sans doute passer nos 2 ou 3 prochaines nuits en pleine nature donc il faut gérer un peu les ressources.
La suite de notre itinéraire est approximative. On se laisse quelques jours pour traverser la Sicile du Nord au Sud jusqu’à l’Agrigente en passant par le parc des Madonies qui sera notre étape des 2 prochains jours. On part du niveau de la mer pour monter à 1600 m d’altitude puis on redescendra au niveau de la grande bleue de l’autre côté.
On quitte le camping vers 9h15 après avoir salué le joli Peugeot J9 aménagé en camping-car. Y’a pas à dire ! Les véhicules vintages ça a quand même plus de style que n’importe quoi d’autre !

Cefalù au p'tit matin
Il est quasiment 9h30 lorsque nous arrivons à Cefalù et bien que la ville ait la réputation d’être très touristique, il n’y a pas grand monde. Même les italiens ne semblent pas avoir encore démarré la journée. On déambule presque seuls dans le rues étroites de la vieille ville.

Au coin d’une ruelle, en bas de quelques marches se niche entre les maisons un vieux lavoir. Le petit site a quelque chose de fascinant, avec ses dalles de pierre qui ont dues recevoir des tonnes de linge au fil des années. On imagine facilement les femmes de l’époque passer de longues heures à frapper les draps et les couches à l’ombre de ces façades, avec l’eau qui circule en canaux entre le dallage. Le lieu doit rester frais quelque soit la saison.
À la plage, quelques baigneurs nagent. L’eau est transparente mais assez fraîche, nous ne sommes pas prêts de les rejoindre ! C’est le mois d’octobre quand même !

Depuis le bout de la digue, on peut admirer la ville. Les maisons posées en rangs resserrés les unes contre les autres, avec leurs façades vieillottes, hautes et étroites, sont coincées entre la roche et le sable. Quelques bateau colorés sont posés sur la plage et le doux bruit des vagues vient compléter le tableau, c’est charmant. On prend un moment sur l’un des bancs parfaitement situés pour savourer l’instant.

Nous terminons notre découverte de la ville avec la visite de la cathédrale de Cefalù, encore une construction arabo-normande aux allures de forteresse, c’est gigantesque, imposant et ouvragé. Mais après celle de Monreale, on a l’impression que celle-ci n’est pas terminée… il manque quelques fioritures !
Sur la route qui monte jusqu'à Gratteri
Nous n’avons que 15 kilomètres à faire jusqu’au petit village de Gratteri mais le gps nous annonce un peu plus de 30 minutes de route… il y a un col à 800m ! On se dit qu’il va peut être falloir ménager le combi. Notre Josy n’est pas trop habituée à ce genre de dénivelé !
Après quelques kilomètres, un italien qui nous colle depuis quelques épingles, commence à klaxonner. La route est étroite et assez raide, Josy monte à son rythme, c’est-à-dire doucement. Fab se serre pour laisser passer le pressé mais celui-ci ne double pas et nous fait des signes. Après quelques centaines de mètres il finit par nous dépasser, met son clignotant juste devant nous et s’arrête sur une petite aire de repos. On pense que nous avons un problème sur le combi donc on stoppe derrière lui. Fab descend et va directement voir le moteur, pas de fuite, pas de truc suspect… le gars se rapproche… pour nous « mendier » de l’argent… 10€ ou 20€ pour l’aider, enfin c’est ce que l’on finit par comprendre… ben voyons ! Trop bizarre, cela lui semble normal de nous arrêter pour nous demander la charité chrétienne ! On s’en « débarrasse » assez rapidement avant de reprendre la route, il part devant nous comme une fusée… vraiment trop bizarre !
On fait une halte au sanctuaire de Gilbamania, posé sur un sommet de la chaîne des Madonies à quelques 800 mètres d’altitude. Pendant que le combi refroidit un peu, on profite du très beau panorama qu’offre ce site occupé vraisemblablement depuis le 7ème siècle ! Encore une fois c’est très tranquille, nous sommes les seuls à profiter des lieux.



Gratteri et la Grotte de Grattera
Il est déjà 13h lorsque nous arrivons à Gratteri et pourtant tout est encore très calme. Ce village de montagne niché à 650 mètres d’altitude au milieu des forêts des Madonies est à l’écart des itinéraires touristiques. Ses petites rues pavées, l’ambiance authentique et les façades aux couleurs pastels nous plaisent tout de suite.








On déniche assez vite un petit resto tout simple. Josy n’est garée qu’à quelques mètres de la table que nous avons choisi en terrasse. Encore une fois, nous sommes les seuls « étrangers » à commander, et c’est plutôt bon signe ! Cela ne paye pas de mine mais c’est délicieux… Pasta al fonghi pour Nat et escalope milanaise pour Fab. On serait bien resté là toute l’après-midi à siroter du café, mais bon, on ne sait pas trop encore où l’on va dormir ce soir et il y a cette jolie balade qui mène jusqu’à la grotte de Grattera qui nous appelle.
On attaque donc un petit raidillon sous une pinède. Il y a 250 mètre de montée à avaler et malgré le soleil nous sommes au frais… la forêt est belle et le sentier sans marquage est très bien tracé, facile à suivre. Il n’y a quasi personne à part quelques oiseaux qui gazouillent. Au bout de la piste nous attend la grotte de Grattera qui a son doute donné son nom au village. Nous découvrons aussi un drôle de trou en forme de cœur dans la montagne. On traîne un petit peu mais c’est déjà le moment de repartir.
La lumière du soleil traverse les feuillages des pins, de temps en temps la forêt s’ouvre sur la vue, et nous offre un panorama sur le village de Gratteri et ses jolies façades. D’où nous sommes, nous prenons encore plus la mesure de l’isolement de cette petite cité de 1000 habitants.
Des sangliers, un renard, un cerf et un spot pour la nuit !
Il est 16h, lorsque nous reprenons la route, celle-ci est splendide. Les lacets sinuent sur les pentes du parc naturel régional des Madonies. À notre droite, on longe des falaises dont la silhouette nous rappelle celles des dentelles de Montmirail. Nous traversons des forêts denses. Ça monte, ça monte, ça monte… notre objectif est la station de Piano Zucchi à 1600 mètres d’altitude. Nous pensons pouvoir y passer la nuit. Arrivés au Portella colla à 1428m, nous faisons une pause refroidissement. Vue panoramique et dégagée. Un bruit de fond. Mais qu’est-ce que c’est ? On comprend que les sons proviennent des sous-bois en contrebas. Ce sont des sangliers ou des cochons sauvages qui « grognent » joliment.








Nous attaquons la dernière côte quand soudain un cerf passe en trombe devant nous, traversant la route au galop ! Nous avons dû l’effrayer, ses sabots dérapent sur l’asphalte… ses bois sont gigantesques ! Nat a tout juste le temps de prendre un cliché flou avant qu’il ne disparaisse dans la forêt aussi soudainement qu’il n’est apparu.
À peine 30 mètres plus loin, nous distinguons de nouveau une forme, c’est un renard ! Posé à l’orée du bois, pas très loin du bord de la route, il nous observe quelques instants, avant de disparaître lui aussi dans l’ombre des arbres. Trop bien, nous sommes excités et heureux comme des gamins trop gâtés !

On arrive finalement à la station Piano Zucchi après avoir croisé quelques vaches. Il est déjà 17h30 et le soleil est bas, nous sommes sortis de la forêt pour arriver non loin des sommets des Madonies. C’est pelé. Le vent souffle. Les derniers randonneurs sont de retour. Nous descendons et allons faire quelques pas sur ces spacieuses collines dégagées. Les pentes sont couvertes de pâturages à la végétation basse où quelques vaches semblent attendre le temps qui passe. Randonner ici doit être vraiment chouette. Mais pour le moment, un vent bien froid est en train de se lever.
Après quelques hésitations, on décide de pousser un peu plus loin sur la route pour le spot de ce soir. L’endroit est très exposé à la vue ici, et surtout au vent. Avec la lumière qui baisse et ces montagnes un peu pelées, on commence même à trouver l’endroit un peu austère, même si c’est très beau.




Allez on reprend la route ! Comme ça nous serons demain sur le spot de la randonnée que nous avons repéré prêt de Petralia Soprana… le village le plus haut des Madonies !


Il est 18h20 lorsque nous arrivons sur le spot pour la nuit, il n’y a pas un chat ! Nous sommes sur une crête. À droite nous avons vue sur le grand village en nid d’aigle, à gauche vue sur la montagne toute vierge de construction. Des nuages assez menaçant traversent le ciel, le soleil se couche. Le spectacle est magnifique et change à chaque instant. Le combi est calé sur deux cailloux pour être bien droit, tout est parfait.
On s’apprête à passer une belle nuit mais pourtant celle-ci ne va pas être de tout repos !