Jeudi 03 octobre 2019
Nuit agitée et réveil mouvementé !
La nuit avait bien commencé, loin des villes. On sentait la nature tranquille tout autour de nous, puis le vent s’est mis a soufflé, un peu, beaucoup, par rafale. Vers 2h du matin, la pluie s’est jointe à la petite fête des éléments entraînant dans son sillage la foudre, le tonnerre et les éclairs. Ça tapait fort, les cieux s’éclairant de blanc, impossible de dormir. Posés sur notre petit plateau, nous ne faisions pas les malins. Le combi se balançait sous l’effet des rafales de vent, la pluie faisait un bruit de tout les diables et la foudre rugissait encore plus fort. Puis ça s’est calmé presque aussi vite que ça a commencé et on a pu dormir un peu…
Vers 6h30, nous sommes réveillés par un bruit de moteur… sans doute un chasseur matinal, puis un deuxième, sans doute son copain, puis un autre et encore un autre, en fait cela ne s’arrête pas. En moins de quinze minutes, il y a une bonne vingtaine de voiture garée autour de nous ! Le jour se lève à peine. On essuie la buée des vitres pour jeter un œil à l’extérieur et découvrir… que nous sommes entourés de Fiat Panda. On ne comprend pas trop ce qu’il se passe, ce ne sont pas des chasseurs, car il n’y a aucun fusil, mais ils sont tous en « habit de travail »… certains ont des tronçonneuses, d’autres sont venus en couple. Ils ne nous prêtent aucune attention. Vers 7h30, tout le monde repart aussi vite qu’ils sont arrivés… nous n’avons pas bougé du lit et nous sommes à nouveau seul sur notre petit bout de montagne…

Petite rando, un taureau, quelques vaches et l'Etna !
Petit déj’ avalé, nous entamons la randonnée vers 8h30 qui doit nous conduire jusqu’à un petit étang d’altitude : le Gorgo di Pollicino. Le départ n’est qu’à 50 mètres de là où nous sommes garés.
Le soleil est sorti et les nuages se dissipent laissant place au ciel bleu. Le chemin s’engage dans une prairie. La pluie a laissé une atmosphère feutrée, le calme d’un matin qui se réveille comme pour se réchauffer d’une nuit agitée. Les petits et les gros oiseaux volent et piaillent dans la rosée.
Après 40 minutes de marche, nous arrivons au trou d’eau (une boutasse quoi!)… rien de très spectaculaire mais peu importe… le panorama dégagé nous offre une vue splendide sur les pâturages verdoyants et les reliefs des Madonies.

On poursuit le sentier. Quelques vaches nous observent. Les collines sont parsemées de gros cailloux, de rochers, de ronces et de petites fleurs jaunes… c’est bucolique. Puis là-bas, au loin, on le voit… le gros taureau avec ses cornes pointues qui nous observe d’un air patibulaire. Si bien qu’il nous dissuade assez vite, d’un simple regard, d’aller plus loin. On décide de prendre à gauche et de monter pour le contourner. On vise un gros rocher au-dessus pour aller prendre la vue. Et juste Waouh ! C’est trop chouette !


Puis on ne fait plus que ça, viser plus haut, toujours plus haut ! On marche, on grimpe, on prend des points de vue au milieu de cette immense prairie vallonnée toute de verte vêtue. À chaque nouveau belvédère, le spectacle est saisissant… on peut voir les montagnes alentour jusqu’à apercevoir l’Etna au loin avec une petite corolle de nuages autour du sommet ! Il paraît que c’est très rare de le voir d’ici !
Il est presque midi lorsque nous sommes de retour au combi. Aucune idée du parcours que nous avons fait ni de nombre de kilomètres mais cette petite balade en montagne nous a donné faim !
Visite de Petralia Soprana et resto trop gourmand
La petite ville de Petralia Soprana est presque entièrement faite de pierre : murs des maisons ou des monuments et pavés des rues. Nous sommes surpris par le très grand nombre d’église qui ponctue notre visite… la plus majestueuse est sans aucun doute la Madre San Pietro e Paolo.
13h. On trouve assez vite la trattoria que l’on avait repéré un peu plus tôt dans le Lonely Planet. Le menu du chef affiché est abordable et à l’air très bon. Visiblement les propriétaires sont parmi les premiers à avoir adhérés au projet slowfood dans la région. Ce mouvement est né en Italie dans les année 80 en opposition à la fastfood. L’idée étant de manger mieux et local de la nourriture « simple » mais « bonne » en circuit court. Ce petit resto coche donc toutes les cases pour nous. Ça ressemble à une taverne à l’ancienne. On descend quelques marches pour arriver dans une salle presque sans fenêtres. C’est authentique, rustique et terriblement chaleureux… avec la cheminée qui crépite, les tables en bois massif, les vieilles armoires remplies de bibelots et les photos anciennes en noir et blanc accrochées aux murs en pierre.
Le repas est succulent mais beaucoup trop copieux : antipasti de légumes et fromages, pasta tomate en primari plati, et viande accompagnée de légumes en secondi plati… il nous faut plus d’une heure et demi pour engloutir le menu. On sort de là beaucoup trop rassasié mais on s’est régalé et on a été très bien accueilli au milieu des locaux.













Direction le combi et notre petit spot sur le plateau pour une sieste digestive. Le temps est de nouveau nuageux et humide, on reste au chaud, posés pour une paire d’heure.
Agrigente ou pas ?
Il est 17h. On ne sait pas vraiment ce que l’on fait : prendre la route pour descendre jusqu’à l’Agrigente où il fera plus chaud ou rester là une nuit de plus pour pouvoir faire le trajet tranquillement demain matin.
On finit par se décider ! On va rouler vers le sud ! On replie le lit, on met Josy en mode roadtrip et c’est parti ! Sauf que, à peine deux kilomètres parcourus que Josy cale… ça n’arrive jamais… sans doute l’humidité. On prend ça comme un signe… on est tous les deux un peu fatigués, il y a deux bonnes heures de route… on va rester sur notre programme initial à savoir aller faire un tour en ville pour voir l’ambiance de fin de journée. C’est presque un soulagement de savoir que l’on ne va pas prendre la route ce soir… nous n’étions pas très clairvoyants… allez Petralia Sottana on arrive ! C’est la sœur jumelle de Petralia Soprana. Posée elle aussi sur un éperon rocheux, nous déambulons une bonne heure dans ses ruelles tortueuses et pavées. C’est beaucoup plus animé que tout à l’heure et tout aussi charmant.

Puis retour sur notre spot en pleine nature pour la nuit. On retrouve les deux cailloux qui nous servent de cale de niveau… il n’y a plus qu’à se garer exactement au même endroit.
La nuit tombe, la soupe chauffe sur la petite gazinière. Le vent souffle encore ce soir. La température dans l’habitacle a un peu baissée. On a nos bouquins, on se glisse sous les couettes… la soirée est paisible… et on ne regrette pas d’être rester là.
